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Deuil des personnes disparues

  • coincidir1
  • 3 ago
  • 3 Min. de lectura

Actualizado: 22 sept

La perte d’un être cher disparu est considérée comme une « perte illégitime », dont le deuil est souvent désavoué, c’est-à-dire que la société minimise la valeur de cette perte avec des justifications telles que le fait de ne pas avoir assisté aux rites funéraires, ce qui génère une stigmatisation de la manière dont les sentiments peuvent être exprimés.


La disparition de membres de la famille et d’amis est une expérience dévastatrice, car elle est principalement marquée par l’incertitude, ainsi que par une exposition constante à un environnement extrêmement traumatisant et même dangereux pour l’intégrité des membres de la famille qui poursuivent les recherches, avec des conséquences multiples, durables, concomitantes et fluctuantes pour chaque membre de la famille qui vit à son tour de multiples deuils (un enfant qui a perdu son frère disparu perd les activités propres à son enfance et a également perdu émotionnellement ses parents, dont l’intérêt se concentre uniquement sur les recherches).


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La manière dont chaque membre de la famille vit après les faits dépend de divers facteurs (âge, rôle de la personne disparue, mode d’enlèvement -s’il y a eu de la violence ou des armes, persécution), cause (migration, disparition forcée, enlèvement, catastrophe naturelle, conflit armée ou politique), présence ou absence d’un réseau de soutien, etc.


Il en résulte des conséquences qui font partie de leur vie quotidienne et qui peuvent se réactiver par la suite :


-       Psychologiques, comme le stress chronique pouvant entraîner des troubles mentaux tels que les stress post-traumatique, l’anxiété, la dépression, etc. sentiment de culpabilité de ne pas avoir protégé, frustration, insécurité, impunité, peur, solitude, méfiance, inquiétude, honte, isolement, colère, ambivalence entre espoir et désespoir ; irritabilité, hypervigilance. Pensées intrusives sur les conditions dans lesquelles se trouve peut-être votre proche (maltraité), attentes quant à l’avenir de la famille et idée oscillant entre le désir de confirmer le décès et l’espoir de vie, ce qui rend la souffrance chronique.


-       Comportementaux : absence ou minimisation des soins personnels (apparence, alimentation, troubles de sommeil).


-       Économiques : s’il était le soutien économique, les conditions de la famille changent, en plus des dépenses liées aux démarches administratives ; en cas d’enlèvement, aux informateurs ou « voyants » ; s’il y a eu de l’abandon de l’emploi pour consacrer du temps à la recherche.


-       Familiales : manque de soutien pour accompagner la recherche ou pour en parler ; négligence envers les autres membres de la famille tels que les enfants, les parents, le conjoint au point de décider de divorcer.


-       Sociaux : critiques sur les raisons de la disparition, absence de soutien politique pour poursuivre les recherches, stigmatisation sociale liée à la poursuite des activités en raison des préjugés selon lesquels la personne disparue n’a plus d’importance.


Il est recommandé d’accompagner psycho thérapeutiquement tous les membres de la famille, car des conflits peuvent survenir en raison des changements de rôles qui ont dû être opérés (les enfants aînés prennent en charge les plus jeunes pendant que les deux parents poursuivent leurs recherches).


L’objectif de l’accompagnement psychothérapeutique des familles des personnes disparues est de les aider à trouver en moyen de vivre avec cette situation, avec une plus grande modération émotionnelle, afin de continuer à prendre soin de leurs proches et d’eux-mêmes, ainsi que de faire face à l’angoisse liée au besoin de savoir ce qui est arrivé à leur proche et à la nécessité de pouvoir mettre fin aux recherches afin d’être en mesure d’offrir un rituel pour soulager l’incertitude.


Il existe différentes approches psychothérapeutiques en fonction du stade du processus :


A)   Soustraction :  diagnostiquer le trouble psychopathologie afin de différencier la préexistence et, dans le cas, assurer le suivi de chaque affection.


B)   Action de recherche : accompagnement psychologique dans la définition du cadre juridique et l’application des mécanismes de recherche.


C)   Assimilation : prêter attention au présent en gérant le temps d’attente dans la vie quotidienne avec soi-même et ses proches, et redonner un sens à la manière dont il est possible (même sans être physiquement présent) de maintenir le lien avec son proche en fonction du temps écoulé depuis les faits.



« Parler du deuil dans le cas d’une disparition, c’est : si j’accepte, j’oublie ; si j’oublie, je ne le cherche pas ; si je ne le cherche pas, je ne l’aime pas”


 
 
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